Printemps fragile - Bernard Pellegrin

Que retenons-nous de mai 68? Et si, cinquante ans après (le même écart qui sépare ces événements de l’armistice de 1918…), l’invention romanesque proposait une meilleure vision de cette génération qui a voulu prendre son destin en main?

Plus que d’une génération, ce roman est l’histoire d’un bilan. Les trajectoires de ses 15 personnages se croisent, se touchent, s’écartent, se nouent, se séparent sur le demi-siècle écoulé pour, au bout du compte, avoir la certitude de ne pas avoir changé le monde mais plutôt d’avoir participé aux multiples adaptations qui l’ont mené jusqu’à aujourd’hui. À l’automne de leur vie, ils s’interrogent sur leurs succès et leurs échecs.

Bernadette, ancienne établie en usine devenue apparatchik du parti socialiste, Dominique ex-«Tupamaros» désormais à la CFDT, Karim clandestin devenu 1er adjoint d’une ville de banlieue, Anne-Laure enfin réconciliée avec sa mère après des années de haine, et les autres: tous ont transformé leur jeunesse en une vieillesse apaisée. Tous, sauf les suicidés, les amochés, les disparus, les traîtres, les clients à vie du divan…

Et bien sûr, ce printemps de mai 68 s’achèvera au cirque, comme prévu dans une société où tout devient spectacle.