Tags
Language
Tags
March 2024
Su Mo Tu We Th Fr Sa
25 26 27 28 29 1 2
3 4 5 6 7 8 9
10 11 12 13 14 15 16
17 18 19 20 21 22 23
24 25 26 27 28 29 30
31 1 2 3 4 5 6

Collectif, "Islams d'aujourd'hui", 1ère et 2ème parties

Posted By: TimMa
Collectif, "Islams d'aujourd'hui", 1ère et 2ème parties

Collectif, "Islams d'aujourd'hui", 1ère et 2ème parties
Frémeaux | 2008 | ASIN: B01CV0MBTO | Français | MP3@192 kbps | 12 hrs 18 mins | 1 GB

Frémeaux & Associés met à la disposition du public, sur livre audio, 10 conférences publiques organisées par l'Université de Tous Les Savoirs, en partenariat avec L'IISMM-EHESS (Institut d'études de l'Islam et des sociétés du Monde Musulman - Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) pour mieux connaître et comprendre ce qu'est l'Islam aujourd'hui. C'est pourquoi les organisateurs ont voulu parler d'Islams au pluriel (tel qu'observés en Afrique, en Asie, dans les pays Arabes et Occidentaux), et en souligner les multiples aspects (comme la charia, le jihâd, l'économie, la place des femmes…). L'UTLS, soutenu par le Ministère des affaires étrangères, a invité les meilleurs interlocuteurs de France et de pays islamiques afin d'offrir une vulgarisation objective et documentée d'une religion et de sa culture.
1 L’islam en Europe
2 Penser l’islam aujourd’hui
3 Islams d’Extrême-Orient
4 L’islamisme aujourd’hui
5 Salafismes au 20e siècle


1 L’islam en Europe
Conférence prononcée le 1er octobre 2007 / Par Moussa Khedimellah, doctorant au CADIS-EHESS (Précédé d’une introduction générale au cycle de conférences par Jean-Philippe Bras)
Résumé :
Histoire européenne et histoire musulmane sont denses et souvent liées : “Sans Mahomet, Charlemagne est inconcevable” nous dit l’historien Henri Pirenne. Les liens souvent résumés à leurs aspects belliqueux ont été aussi souvent diplomatiques, culturels et artistiques jusqu’à la seconde guerre Mondiale. La colonisation, l’appel d’une main d’œuvre durant les 30 glorieuses et les nouvelles mobilités des pays du sud ou de l’Est (étudiants, demandeurs d’asile, femmes seules, évènements politiques …) ont rendu visible et durable la présence musulmane en Europe. Estimée à 15 millions d’âmes, leur présence ou leur intégration en France, en Grande Bretagne, en Allemagne, en Belgique ou en Suisse est différente. Sécularisation et institutionnalisation sont 2 mots clefs. Les attentats du 11 septembre aux USA et ceux de Londres en 2005 ont remis au goût du jour des soucis légitimes de sécurité nationale mais également un élan de préjugés envers cette religion et ses fidèles. Cette courte conférence se proposera de revenir sur cette histoire dense, sur l’intégration de ces citoyens européens et les perspectives qui se dessinent pour le futur.

2 Penser l’islam aujourd’hui
Conférence prononcée le 3 octobre 2007 - Par Abdelmajid Charfi, Professeur émérite et ancien doyen de la Faculté de lettres et de sciences humaines de Tunis
Résumé :
Les conditions dans lesquelles s’exerce aujourd’hui la pensée islamique sont caractérisées essentiellement par le retard historique des sociétés musulmanes dans 4 grands domaines :
- la vie politique où règnent le despotisme et le recours à la religion en vue d’acquérir une légitimité dont les régimes en place sont dépourvus ;
- la persistance des modes de production archaïques sur lesquels s’est greffée, pour certains pays, la rente pétrolière ;
- la situation désastreuse de la culture et de l’éducation : taux élevé d’analphabétisme, nombre insuffisant des publications et des traductions, enseignement faisant appel à la mémoire plus qu’au sens critique, etc ;
- la structure patriarcale de la famille, la condition inférieure de la femme et la pression des chaînes de télévision satellitaire qui véhiculent un discours obscurantiste.
Au vu de ces conditions sont abordées les questions les plus importantes de la pensée islamique :
- le rapport à la tradition ;
- le statut du Coran et les problèmes d’interprétation ;
- la déconstruction du processus d’institutionnalisation de la religion ;
- la critique des fondements de ce qu’on appelle la charia.
Nous terminerons par quelques propositions concernant les principes majeurs qui devraient guider une nouvelle approche du phénomène islamique.

3 Islams d’Extrême-Orient
Conférence prononcée le 4 octobre 2007 / Par Andrée Feillard, Chercheur CNRS-CASE-EHESS
Résumé :
Les communautés musulmanes d’Extrême-Orient, qui totalisent plus de 232 millions d’individus au sein de onze pays, ont parfois reçu une moindre attention, leur pratique de l’islam étant considérée comme syncrétique, voire “abâtardie”. Ce préjugé est sans doute dû à leur éloignement géographique des lieux saints de l’islam, mais aussi à l’hétérogénéité de leurs coutumes : l’Indonésie à elle seule compte entre 650 et 700 langues locales, un pays où pourtant 189 millions de personnes professent l’islam, soit 81 % des musulmans d’Extrême-Orient, le premier pays musulman du monde par sa population. Ce désintérêt est dû en partie à la barrière de la langue, le malais continuant de dominer dans les milieux religieux comme l’ourdou dans le sous-continent indien. Si le monde malais n’a pas donné à l’islam de grands maîtres à penser comme Al Afghani, Ali Shariati, ou encore Maududi, ses intellectuels n’ont cessé d’absorber les courants de pensée mondiaux et de générer un foisonnement d’idées, qui ont par la suite imprégné des générations de jeunes musulmans. Le processus de démocratisation depuis la chute du président Soeharto en 1998 a placé l’Indonésie dans une situation inédite où l’islamisme a été intégré dans le nouveau système politique. Cette expérience mérite une attention particulière, autant que les attentats de Bali en octobre 2002, qui ont révélé l’existence de réseaux djihadistes internationaux. L’islam mondialisé pose indéniablement sa marque à des degrés divers sur l’Extrême-Orient : l’usage d’internet et la multiplication de traductions de l’arabe vers l’indonésien ont amplifié les influences étrangères. Les équilibres interconfessionnels qui caractérisaient jadis cette partie du monde sont remis en cause, posant un défi aux compromis institutionnels établis dans les années 1940-1950, en Indonésie comme en Malaisie. Au sud des Philippines, en Birmanie, en Thaïlande et en Chine, on constate une longue adaptation de l’islam en situation minoritaire, où les mouvements d’insurrection ou de dissidence s’inscrivent souvent dans des revendications liées à des contextes locaux.

4 L’islamisme aujourd’hui
Conférence prononcée le 5 octobre 2007 / Par Hamit Bozarslan, Directeur d’études au CHDT-EHESS
Résumé :
Prenant l’émergence de la Fondation des Frères musulmans en 1928 comme point de départ, cette conférence analysera trois moments de l’islamisme au 20e siècle :
- le passage de l’islamisme à une logique révolutionnaire, d’abord dans les années 1950-1960 à travers l’œuvre du penseur égyptien Sayid Qotb, puis, dans le contexte post 1979 (accord de Camp David, insurrection à la Mecque, révolution Iranienne, occupation de l’Afghanistan) ;
- les contestations radicales des années 1980 et les jihâds intérieurs des années 1990 en Algérie et en Egypte ;
- l’émergence, au tournant des années 2000, d’un nouveau radicalisme incarné notamment par al-Qaida.

5 Salafismes au 20e siècle
Conférence prononcée le 6 octobre 2007 / Par Dominique Thomas, Doctorant à l’EHESS, spécialiste des mouvements islamistes
Résumé :
Notre approche dans cette communication consiste dans un premier temps à déterminer les nouveaux labels et référents idéologiques de ce qu’il convient de nommer aujourd’hui le courant salafiste et sa branche djihadiste, dans le but d’appréhender les évolutions politiques et doctrinales de l’idéologie de l’islam politique de ces dernières décennies. Dans une seconde partie, nous présenterons les grandes évolutions de la mouvance, ses aspects particuliers sur les différents territoires dans lesquels elle a pu prendre souche. L’objectif est de voir comment la doctrine salafiste, qui vise à redonner une lecture dite puriste des textes, se décline sur différents territoires et parvient à cohabiter avec d’autres courants du champ religieux. A côté d’un salafisme traditionnelle, à la fois piétiste et re-vivaliste, est apparu une autre forme de salafisme, plus politique et qui s’est inscrit dans un esprit de rupture voire de confrontation violente. Quel est le particularisme de ce courant hybride. Depuis le11 septembre 2001, la majorité des actions armées perpétrées au nom de l’islamisme radical ont été commises par des activistes se réclamant de ce corpus idéologique et utilisant des labels politiques et organisationnels nouveaux dans le champ du djihad, tels que ceux de “tawhîd” ou de “takfîr”. L’apparition de ces référents idéologiques, notamment de l’action armée, remonte à peu près à la fin de la guerre en Afghanistan en 1989. Si, à l’instar des mouvements islamistes radicaux antérieurs, le salafisme djihadiste appelle à un retour à la communauté originelle de l’islam et à l’instauration du califat, il ne vise plus seulement à renverser les régimes en place dans le monde arabe, mais proclame la rupture avec l’État-nation et toutes les institutions qui le structurent.

1 Le jihâd
2 La charia et les transformations du droit dans le monde musulman
3 Femmes et droit en islam
4 Islam et argent
5 Autoritarisme politique et monde musulman


1 Le jihâd
Conférence prononcée le 7 octobre 2007 / Par Makrâm Abbes, Maître de conférences à l’ENS-LSH, Lyon
Résumé : non-disponible

2 La charia et les transformations du droit dans le monde musulman
Conférence prononcée le 9 octobre 2007 / Par Jean-Philippe Bras, Directeur de l’IISMM-EHESS, Professeur de Droit public à la Faculté de droit de Rouen
Résumé :
Composante essentielle de l’Islam et de l’identité islamique, le droit musulman tire ses fondements du Coran et des hadiths rapportant les dits et actions du Prophète. Droit tributaire de la révélation, il s’appuie sur un corpus de textes de référence, et valorise la tradition (sunna du Prophète) dans les pratiques juridiques. Il en résulte une représentation statique, immuable et unifiée du droit musulman, autour de la notion de charia, un discours récurrent et “purificateur” du retour aux sources, que l’on retrouve dans une part de la rhétorique islamiste mais aussi dans une certaine vision occidentale de l’Islam. Cependant, de manière contrastée, le droit musulman a toujours été travaillé par des processus adaptatifs, dans l’espace et dans le temps. Ce sont ces processus que l’on analysera dans le cadre de cette conférence. Les écoles juridiques, dans lesquelles domine la figure du jurisconsulte, sont un premier exemple d’un pluralisme précoce, exprimant une certaine localisation du droit musulman, et une flexibilité remarquable, que l’on retrouve dans certains instruments juridiques spécifiques, comme les fondations pieuses. Il est également apte à exercer une fonction compensatoire, en produisant des règles là où les textes sacrés sont silencieux, notamment dans le champ du droit public. Cette capacité adaptative trouve encore à s’illustrer dans les débats sur les grandes réformes sociétales entreprises dans le monde musulman contemporain, même si le registre fixiste du droit est toujours très présent.

3 Femmes et droit en islam
Conférence prononcée le 10 octobre 2007 / Par Sana Ben Achour, Maître de conférences agrégée en droit public, Faculté des sciences juridiques politiques et sociales de Tunis
Résumé : non-disponible

4 Islam et argent
Conférence prononcée le 12 octobre 2007 / Par Moncef Cheikh-Rouhou, Chercheur CNRS-CASE-EHESS
Résumé :
La perception de l’argent en Islam comporte certains caractères particuliers. L’argent est considéré comme un outil de mesure de la valeur et non un actif en soi. En conséquence, la génération de l’argent, uniquement à partir de l’argent, n’est pas conforme. Est-ce de là à dire que l’intérêt et l’Islam sont contradictoires ? Pas nécessairement, car si un financement conforme à l’Islam doit satisfaire une condition particulière, par exemple que le financeur du cycle de production achète effectivement la matière première ou les produits semi-finis pour les vendre à l’industriel avec une marge, ceci est consigné dans un contrat impliquant les trois parties prenantes. La “triangulation” de l’opération de financement est censée non seulement garantir la destination du prêt mais aussi et surtout impliquer le prêteur dans l’évaluation de son client donc de sa prise de risque effective. La rémunération du financement comporte donc de la part du financeur, un élément d’effort ou un élément de prise de risque correctement évalué, ou les deux à la fois. De cette manière, la déconnexion entre l’argent et la rémunération du financement est bien effective.

5 Autoritarisme politique et monde musulman
Conférence prononcée le 13 octobre 2007 / Par Nadine Picaudou, Chercheur CNRS-CASE-EHESS
Résumé :
Sur le thème Autoritarisme et monde musulman, l’intervention de Nadine PICAUDOU proposera une réflexion plus spécifique sur le phénomène des autocraties arabes, en s’interrogeant sur les manières de les aborder, tant dans leurs caractères propres que dans les logiques de leur pérennité. Car la longévité de ces autocraties ne laisse pas d’interroger les politologues au point que certains parlent “d’exceptionnalisme arabe” pour se référer à la faiblesse des transitions démocratiques dans cette région du monde. Au-delà de ce constat et des nuances qu’il convient d’y apporter, comment rendre compte de la persistance du “syndrome autoritaire” dans les systèmes politiques arabes aujourd’hui : telle sera la question centrale.