Isabelle Gauthier, "Le meurtre de la pendule d’argent"

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Isabelle Gauthier, "Le meurtre de la pendule d’argent"

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Dans un appartement ancien du boulevard Forel, Éliane Bracq, relieuse à la retraite, vit seule depuis la mort de sa sœur Madeleine. Le salon, baigné d’une lumière douce et feutrée, semble figé dans le temps, à l’image de la pendule d’argent qui trône sur la commode, immobile depuis des années. Tout bascule lorsqu’un artisan déplace l’horloge et révèle un carnet dissimulé derrière une planche murale. Relié à la main, rempli de noms et d’heures, ce registre énigmatique pointe vers un détail troublant : le dernier nom inscrit, suivi de l’heure 11h12, correspond à la date exacte du décès de Madeleine.

Éliane s’interroge. Pourquoi ce carnet était-il caché ? Pourquoi les noms correspondent-ils à d’anciens voisins disparus sans bruit ? Et surtout, que signifie cette phrase gravée derrière la pendule : « Que nul ne la déplace avant la dernière heure » ? En recoupant archives locales, souvenirs familiaux et notes personnelles, Éliane commence à entrevoir un schéma inquiétant. Le carnet ne serait pas une simple liste : il pourrait être un registre de passage, ou pire, de disparition volontairement ignorée.

Peu à peu, la réalité se fissure. La pendule, jusqu’ici silencieuse, fait entendre un cliquetis. L’aiguille des minutes se déplace seule. Une photo prise par un horloger révèle une silhouette assise là où personne ne se trouvait. Le fauteuil de Madeleine, inoccupé depuis sa mort, semble désormais occupé d’un silence trop dense. Quel rôle joue cette pendule ? Est-elle le témoin d’un rituel ancien, ou d’un crime lentement brodé dans la mémoire des murs ?

En reconstruisant le fil de ces absences, Éliane se rapproche d’un savoir qu’elle n’a jamais souhaité posséder. Entre mémoire domestique et silence collectif, Le Meurtre de la Pendule d’Argent explore ce que veut dire "laisser une trace", quand même le temps semble conspirer à effacer.

Un mystère intime, feutré, où chaque nom inscrit devient une question. Un roman où le crime se murmure, se brode, se tait — mais ne s’efface jamais.