Fadhma Aït Mansour Amrouche, "Histoire de ma vie"
Bouchène, Alger | 1990 | ISBN: N/A | French | PDF | 208 pages | 1.7 MB
Bouchène, Alger | 1990 | ISBN: N/A | French | PDF | 208 pages | 1.7 MB
« Une vie. Une simple vie, écrite avec limpidité par une grande dame kabyle, d'abord en 1946, puis en 1962, avant que la mort ne vienne la prendre en Bretagne, le 9 juillet 1967, à quatre-vingt-cinq ans. Fadhma Aïth Mansour Amrouche, la mère de Taos et de Jean, a quitté cette terre, mais elle nous reste présente, par ces pages où l'on retrouve les travaux et les jours, les naissances, les morts, le froid cruel, la faim, la misère, l'exil, la dureté du cœur, les mœurs brutales d'un paye rude… » - Vincent MONTEIL
« Le livre de Fadhma porte l'appel de la tribu, une tribu comme la mienne, la nôtre devrais-je dire, une tribu plurielle et pourtant singulière, exposée à tous les cou¬rants et pourtant irréductible, où s'affrontent sans cesse l'Orient et l'Occident, l'Algérie et la France, la Croix et le Croissant, l'Arabe et le Berbère, la montagne et le Sahara, le Maghreb et l'Afrique, et bien d'autres choses encore : la tribu de Rimbaud et de Si Mohand ou M'hand, d'Hannibal, d'Ibn Khaldoun et de saint Augustin, un arbre de jouvence inconnu des civilisés, piètres connais¬seurs de tout acabit qui se sont tous piqués à cette figue de Barbarie, la famille Amrouche. »
Pour ma part, en signant cette introduction, j'ai tenu à être présent au grand événement que constitue pour nous la parution d'un tel livre. Il s'agit d'un défi aux bouches cousues : c'est la première fois qu'une femme d'Algérie ose écrire ce qu'elle a vécu, sans fausse pudeur, et sans détour. Du plus profond de sa tombe d'exil, en terre bretonne, Fadhma semble nous dire :
« Algériennes, Algériens, témoignez pour vous-mêmes ! N'acceptez plus d'être des objets, prenez vous-mêmes la plume, avant qu'on se saisisse de votre propre drame, pour le tourner contre vous ! »
Puisse l'Algérie libre ne plus prêter l'oreille aux diviseurs hypocrites qui voudraient faire de toute vérité un tabou, et de tout être un intouchable… Et qu'on ne vienne pas me dire : Fadhma était chrétienne ! Une vraie patrie se doit d'être jalouse de ses enfants, et d'abord de ceux qui, toujours exilés, n'ont jamais cessé de vivre pour elle. L'ouvrage que voici l'atteste plus que tout autre.
Je te salue, Fadhma, jeune fille de ma tribu, pour nous tu n'es pas morte !
On te lira dans les douars, on te lira dans les lycées, nous ferons tout pour qu'on te lise !
Kateb YACINE