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Joan Didion, "L'Amérique, 1965-1990 : Chroniques"

Posted By: TimMa
Joan Didion, "L'Amérique, 1965-1990 : Chroniques"

Joan Didion, "L'Amérique, 1965-1990 : Chroniques"
2014 | ISBN: 2246740711 | Français | EPUB | 352 pages | 0.3 MB

Redécouverte en 2007 grâce à L'Année de la pensée magique, Joan Didion fut d'abord et avant tout l'une des plus fines chroniqueuses de l'Amérique désaxée des années 60 et 70. Les onze textes ici réunis (restés à ce jour inédits en France et parés d'une aura quasi mythique aux Etats-Unis) nous entraînent dans une plongée en immersion au coeur du quartier hippie de San Francisco en 1967 ; à la rencontre de John Wayne, des Doors ou des Black Panthers ; dans les collines de Los Angeles terrorisées par la " famille " Manson ; à New York en proie à l'hystérie collective au lendemain d'un meurtre à Central Park ; sur la plage hawaïenne de Tant qu'il y aura des hommes ; ou encore dans les méandres des fêlures mentales de Joan Didion elle-même, qui par la force ensorcelante de son écriture ne cesse de surprendre, de déranger, et d'émouvoir.

Revue de presse
New York, John Wayne, les Doors, les Black Panthers, les hippies de San Francisco… : les onze chroniques ici rassemblées ont été publiées en Amérique des années 1960 aux années 1980. Inédites en France, elles sont, nous dit l'éditeur, "parées d'une aura quasi mystique" aux Etats-Unis. Elles feront rêver, en tout cas, tous les nostalgiques du reportage au long cours, tous ceux qui aiment l'enquête au sens le plus riche du terme, ce curieux mélange d'histoire(s), de sociologie et de bonne littérature. Car si les chroniques de Didion ont cette force-là, c'est qu'elles laissent affleurer pas seulement les failles d'un pays en décomposition lente, mais aussi les fêlures, les doutes profonds de l'auteur elle-même. Etrange effet d'échos. Il faudrait pouvoir évoquer les pages poignantes où, en 1968, alors qu'elle vient d'être désignée "femme de l'année" par le Los Angeles Times aux côtés de Nancy Reagan, Joan Didion décrit comment elle se voit sombrer dans la dépression…
Etrange effet d'échos enfin. Comment ne pas être saisi par les similitudes avec l'Amérique du marasme économique actuel ?…
On a envie de crier "Joan Didion, revenez !" tant ces chroniques, qui semblent si rétrospectivement prémonitoires, nous donnent envie d'avoir, exactement dans la même veine, sa lecture éclairée, son sismogramme minutieux des années 2000, des faillites en cascades, du désarroi moral et du chômage massif. Joan Didion, revenez vite ! La terre tremble ! (Florence Noiville - Le Monde du 17 avril 2009)

Figure de la littérature américaine, Joan Didion a écumé les États-Unis de 1965 à 1990. De ces pérégrinations, elle a rapporté des chroniques saisissantes sur la détérioration de son pays…
Dans ses pérégrinations, Didion accumule les portraits sur le vif. On croise chez elle des anonymes et des stars. Jim Morrison en zombie craquant une allumette et l'approchant «de la braguette de son pantalon vinyle noir». Janis Joplin défaite. John Wayne, l'idole de son enfance, elle le découvre traqué par le cancer. Et puis les Black Panthers, l'affaire Patti Hearst, l'assassinat de Sharon Tate par Charles Manson et sa bande de détraqués : l'Amérique de ces années-là n'a pas encore sombré mais elle est en train de perdre ses repères. À New York, les agressions et viols de femmes se multiplient. Bientôt le Vietnam va parachever le désastre. En attendant, Joan Didion est à Honolulu. Pour sauver son couple. Et saluer la mémoire de James Jones, l'auteur de Tant qu'il y aura des hommes…
Chute de l'histoire : «Je suis une femme de 34 ans qui a de longs cheveux raides, un vieux Bikini et une crise de nerfs, assise sur une île au milieu du Pacifique à attendre une lame de fond qui ne vient pas.» (Bruno Corty - Le Figaro du 16 avril 2009)

Les autres enquêtes sont autant d'incursions dans les coulisses de l'Amérique, entre les asiles psychiatriques et les ghettos noirs au temps des Black Panthers, entre les studios où Jim Morrison affrontait ses démons et les sanctuaires diaboliques des groupuscules underground, le tout couronné par ce texte désormais classique où Joan Didion cherche sur le cadavre éventré de Sharon Tate les stigmates d'une paranoïa collective. Un livre écrit sur les décombres du rêve américain. (André Clavel - L'Express du 23 avril 2009)

Du San Francisco des années 60 à l'hystérie collective provoquée par le viol d'une jeune femme à Central Park en passant par une session d'enregistrement des Doors ou une rencontre avec John Wayne, Didion est revenue de tout. Ce qui frappe, c'est son économie, sa capacité à brosser un portrait en une phrase, un mot. Elle avance par flashs, par à-coups, à la recherche de «la vraie Californie», comme de la vraie Joan Didion. Car son parcours relève aussi de la quête de soi…
Comme l'Amérique, elle est morcelée, prête à craquer, jeune, mais déjà usée. Elle se révèle par fragments, puzzle dont quelques pièces sont perdues, semées à New York, Los Angeles, Honolulu. (Thomas Stelandre - Libération du 4 juin 2009)

Biographie de l'auteur
Joan Didion, née en 1934 à Sacramento, en Californie, est l’une des figures les plus importantes des lettres américaines. Romancière, essayiste, journaliste et scénariste, elle a connu la consécration en France avec L’Année de la pensée magique (Grasset, 2007, prix Médicis essai).