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    Cédric Morgan, "Une femme simple"

    Posted By: TimMa
    Cédric Morgan, "Une femme simple"

    Cédric Morgan, "Une femme simple"
    Publisher: Des Oreilles | 2015 | ISBN: 2917860332 | French | MP3 320 Kbps | Lenght: 03:15:00 | 449.1 Mb

    De Jeanne Le Mithouard, on ne connaît que peu de choses : ses dates de naissance et de mort (1778-1842), son métier de batelière-passagère sur le golfe du Morbihan et son physique hors normes de géante. A partir de ces quelques éléments épars, Cédric Morgan imagine ce qu’a pu être la vie de cette femme… Portrait d’une femme forte, optimiste et moderne, ce très beau roman au style limpide et sensuel est une déclaration d’amour à la Bretagne qui puise dans l’imaginaire pour mieux saisir la vérité d’une vie anonyme. Une perle littéraire pour tout public.
    Elle était heureuse le dimanche. Elle se levait à l'aube ainsi que les autres jours, ranimait le feu, réchauffait la soupe, tranchait le pain, se lavait à l'eau du seau puisé la veille. Pourtant il y avait dans l'air une autre regardure que la semaine. Elle revêtait ses habits du dimanche, serrait son tablier de basin, vérifiait les plis de sa coiffe, puis ouvrait l'unique fenêtre pour découvrir, dans la brume impalpable qui ne se distinguait pas des autres matins, l'annonce ce jour-là d'un contentement. Car le dimanche elle avait du temps, du temps pour elle.
    Pour se rendre à la messe elle marchait une heure à travers les champs et les bois; cette longue promenade était le prélude à la plénitude de la journée. Depuis toujours elle avait fréquenté l'église Saint-Maur à Brillac car l'ancienne ferme où elle était née et où habitait toujours Mme Le Mithouard, sa mère, ainsi que la maison de Bréhuidic, dévolue à Jeanne, appartenaient à la même trêve, ainsi qu'on appelait en Bretagne les sous-paroisses. De l'une et l'autre habitation, pour rejoindre l'église, il fallait parcourir la même distance, en gros trois quarts de lieue.
    Aux jours pluvieux les fidèles arrivaient sur le parvis les pieds trempés qui dans des sabots, des galoches, des souliers; jupes, tabliers, blouses, gilets, vestes et pantalons gouttaient de la pluie reçue. Et dans la nef, sous la chaleur diffusée de l'effort, les habits des pratiquants dégageaient de concert, avant l'offertoire, comme une buée odorante qui se mêlait aux fumerolles de l'encens.
    En entrant elle trempait le bout de ses doigts dans l'eau bénite, se signait avant de remonter la courte allée centrale pour se ranger à gauche sur un des bancs réservés aux femmes; elle échangeait deux mots chuchotes avec ses voisines, se retournait pour saluer le rang derrière. Sans quoi on était traitée de fière, ce qui scellait auprès des femmes du pays et notamment au lavoir une forme de proscription.
    Toute l'assistance se levait dans un froissement de feuillages quand paraissait l'abbé Lesourd suivi des deux enfants de choeur, l'un portant sur ses mains ouvertes en offrande un lourd missel, l'autre soutenant par une chaînette triple un encensoir.
    Jeanne était de très loin la plus grande parmi les fidèles assemblés, et debout au milieu des femmes portant toutes la coiffe du pays vannetais, à deux pans de dentelle en forme de toit, elle figurait l'église ou la tour du château dominant les maisons d'un village.
    Elle se levait, s'asseyait, se mettait à genoux en cadence selon la liturgie, elle arborait un air concentré de piété comme les autres. Pourtant elle ne priait pas, ne récitait pas à haute voix les mots tracés dans le livre de messe qu'elle était la seule à tenir ouvert ; et elle y baissait les yeux de temps en temps surtout pour montrer qu'elle savait lire. Ses lèvres formaient les syllabes des répons prononcés en choeur par l'assistance et, pour accompagner les chants, un vague bourdonnement en sortait. Mais en réalité elle était ailleurs.


    Le rapprochement avec l'oeuvre flaubertienne, suggéré par le titre, pourrait paraître présomptueux. Il dit au contraire parfaitement la réussite de Cédric Morgan, et la voie exigeante qu'il a empruntée pour éviter les écueils du pittoresque, du régionalisme ou de la célébration vaine d'une époque révolue. Dans son sixième roman, l'écrivain rend compte de la simplicité d'une vie, qui se plie au rythme des jours et des marées, s'accommode des pesanteurs sociales et religieuses, mais connaît des moments d'intensité, dans lesquels s'éprouvent sa liberté et la singularité de son existence. Le mouvement d'écriture d'Une femme simple se révèle ainsi extrêmement romanesque, et porté par une forme inattendue de suspense, sans qu'à aucun moment l'écrivain ne s'autorise les facilités de quelconques effets ou ajoute le moindre adjectif superflu. (Florence Bouchy - Le Monde du 8 mai 2014)


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