Georges Adoum, "Le buisson ardent - Le mystère du serpent"

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Au mur infranchissable qui sépare l'homme de Dieu, il y a une seule fenêtre : le sexe. Elle a été ouverte dans la chair de l'homme par Dieu lui-même ; c'est avec la chair qu'il l'a fermée de nouveau, et c'est uniquement au travers de cette chair transparente, comme la vitre immaculée d'une fenêtre, qu'il nous est donné d'accéder à une vision de l'au-delà. La soif sexuelle est la soif de la science, la curiosité est un poison. Le sexe n'est pas seulement la procréation, il n'est pas la naissance et la mort, il est avant tout une résurrection. Il est la force qui ressuscite et le chemin qui mène à travers la mort à la résurrection. Le feu dévorant de Jéhovah n'est autre que le feu du désir sexuel. Or celui du sexe en Égypte était le feu sacré. Les Égyptiens trouvaient dans le feu du sexe la paix, la vie éternelle et la résurrection des morts alors que pour nous ce serait plutôt la mort, le crime et la guerre éternelle. Le feu sacré des Égyptiens lançait l'exhortation : « Ressuscite ! » Le sexe maudit qui est le nôtre clame : « A mort ! » Le sexe porte beaucoup de noms figurés tels : Énergie créatrice, Énergie divine, Feu sacré, le Mystère du Serpent, Kundalini, et bien d'autres… Le docteur Georges Adoum l'a nommé ici Le Buisson ardent parce qu'il est feu qui brûle sans se consumer, Lumière ineffable, et parce que c'est du « buisson » que Dieu appela et dit : « N'approche pas d'ici ! Retire tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. » (Ex 3.5)

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