Jérôme Ferrari, "Où j'ai laissé mon âme"
Thélème | 2016 | ISBN: 2878627490 | French | MP3 192 Kbps | Lenght: 04:10:00 | 371.1 MB
Thélème | 2016 | ISBN: 2878627490 | French | MP3 192 Kbps | Lenght: 04:10:00 | 371.1 MB
1957. À Alger, le capitaine Degorce retrouve le Lieutenant Andreani, avec lequel il a affronté l'horreur des combats puis de la détention en Indochine. Désormais, les prisonniers passent des mains de Degorce à celles d'Andreani : les victimes sont devenues bourreaux. Degorce, dépossédé de lui-même, ne trouve l'apaisemement qu'auprès de Tahar, commandant de l'ALN, retenu dans une cellule qui prend des allures de confessional. Sur une scène désolée, fouettée par le vent, le sable et le sang, Jérôme Ferrari trace, par delà le bien et le mal, un incandescent chemin d'écriture vers l'impossible vérité de l'homme, dès lors que l'enfer s'invite sur terre.
Dense et bouleversant, le cinquième roman de Jérôme Ferrari confronte un ancien officier des renseignements en Algérie et son lieutenant à leurs souvenirs et à leur conscience. Voir, céder, participer, laisser faire ou agir, que ce soit pour empêcher ou pour commettre… elles sont nombreuses et complexes les interrogations intimes qui pétrissent les personnages de Jérôme Ferrari. Ce n'est pourtant pas un livre cérébral ou psychologisant qu'il donne à lire, mais une réflexion dense et lyrique sur la mémoire, la culpabilité, la compassion, le devoir et l'honneur, à travers l'histoire du capitaine André Degorce, responsable du service de renseignements de l'armée française pendant la guerre d'Algérie. Maintenant son attention à des thèmes déjà étreints dans ses précédents romans (notamment dans Un dieu un animal, en 2009, où il était déjà question de guerres et de l'incapacité à revenir au monde après avoir plongé dans les ténèbres), l'écrivain publie l'un des meilleurs livres de cette rentrée. (Sabine Audrerie - La Croix du 2 septembre 2010)
Au coeur du roman, le capitaine Degorce interpelle ses soldats sur l'art de conduire un interrogatoire : "Messieurs, dit-il, la souffrance et la peur ne sont pas les seules clés pour ouvrir l'âme humaine. Elles sont parfois inefficaces. N'oubliez pas qu'il en existe d'autres. La nostalgie. L'orgueil. La tristesse. La honte. L'amour. Soyez attentifs à celui qui est en face de vous. Ne vous obstinez pas inutilement. Trouvez la clé. Il y a toujours une clé." Hors de l'effroi qu'elle inspire, cette harangue résume assez bien la démarche d'un romancier - par ailleurs professeur de philosophie - qui ne cesse d'explorer l'âme humaine dans ses recoins les plus sombres, les plus retors, grâce à une écriture ardente, épurée et lyrique…
Dans l'entrelacs des temps, des lieux qui disent la permanence de la violence aveugle, meurtrière, se dessine un chemin aride et déserté, hors du monde. Un calvaire qu'arpentent deux hommes, face à eux-mêmes et à leurs démons… De cette plongée dans l'abîme, troublante et terrifiante, de cette quête impossible menée par-delà le bien et le mal, ressort cependant une certitude : celle d'avoir lu un des romans les plus saisissants de cette rentrée. (Christine Rousseau - Le Monde du 17 septembre 2010)
Ici, sur fond de guerre de 40, d'Indochine et d'Algérie, Jérôme Ferrari prend les armes et s'engage totalement. Humaniste amer et lucide, il marche sur les traces de Jean Renoir. Un capitaine mû par une haine méticuleuse et endolorie, un prisonnier respecté pour son grade et son intelligence, et un alter ego oscillant entre l'amour et la vengeance : La Grande Illusion plane sur ces pages flamboyantes, dont la morale désabusée rappelle le «chacun a ses raisons» de La Règle du jeu. (Martine Laval - Télérama du 20 octobre 2010)
Le sixième roman de Jérôme Ferrari met en scène l'affrontement de deux combattants devenus des bourreaux pendant la bataille d'Alger. Un huis clos intense, sans complaisance, servi par une langue incandescente…
La situation, pour un romancier, n'était pas exempte de pièges. La grandiloquence, la théâtralité, et bien évidemment les clichés et les « scènes à faire ». Jérôme Ferrari les évite avec une grande finesse, sans tomber dans la sécheresse…
La langue de Ferrari, sobre, au plus près de la pensée et de la parole, porte le récit et les personnages avec une intensité rare. Pour son sixième roman, il atteint une maîtrise qui l'installe dans les tout premiers rangs. (Alain Nicolas - L'Humanité du 22 octobre 2010)
Avec ce roman magistral, Jérôme Ferrari plonge dans l'enfer de la guerre d'Algérie…
Par-delà le bien et le mal, Jérôme Ferrari renvoie ainsi dos à dos les ennemis d'hier pour mieux évoquer le chemin de croix d'hommes banals, prisonniers de leur faiblesse et de leur mauvaise conscience. "Vous savez ce qu'il en est de la dignité de l'être humain, vous savez ce que valent les hommes, vous et moi compris", assène Andreani à son supérieur hiérarchique. Plongés en enfer, rares sont ceux qui partagent les vertus de ce roman magistral : courage, droiture et intransigeance morale. (Julien Bisson - Lire, octobre 22010)
"Je me souviens de vous, mon capitaine, je m'en souviens très bien, et je revois encore distinctement la nuit de désarroi et d'abandon tomber sur vos yeux quand je vous ai appris qu'il s'était pendu"… Ainsi débute Où j'ai laissé mon âme, de Jérôme Ferrari, long monologue intérieur du lieutenant Andreani à l'adresse de son supérieur, - longtemps admiré, puis méprisé - le capitaine André Degorce, près de cinquante ans après la bataille d'Alger (1957)…
Jérôme Ferrari, auteur de plusieurs romans, dont Un dieu, un animal (Actes Sud, 2009), nous fait cadeau d'un récit lyrique sur "la honte d'être soi-même" et "l'impasse morale". Magistral, dostoïevskien. (Emmanuel Hecht - L'Express, septembre 2010)
Au coeur du roman, le capitaine Degorce interpelle ses soldats sur l'art de conduire un interrogatoire : "Messieurs, dit-il, la souffrance et la peur ne sont pas les seules clés pour ouvrir l'âme humaine. Elles sont parfois inefficaces. N'oubliez pas qu'il en existe d'autres. La nostalgie. L'orgueil. La tristesse. La honte. L'amour. Soyez attentifs à celui qui est en face de vous. Ne vous obstinez pas inutilement. Trouvez la clé. Il y a toujours une clé." Hors de l'effroi qu'elle inspire, cette harangue résume assez bien la démarche d'un romancier - par ailleurs professeur de philosophie - qui ne cesse d'explorer l'âme humaine dans ses recoins les plus sombres, les plus retors, grâce à une écriture ardente, épurée et lyrique…
Dans l'entrelacs des temps, des lieux qui disent la permanence de la violence aveugle, meurtrière, se dessine un chemin aride et déserté, hors du monde. Un calvaire qu'arpentent deux hommes, face à eux-mêmes et à leurs démons… De cette plongée dans l'abîme, troublante et terrifiante, de cette quête impossible menée par-delà le bien et le mal, ressort cependant une certitude : celle d'avoir lu un des romans les plus saisissants de cette rentrée. (Christine Rousseau - Le Monde du 17 septembre 2010)
Ici, sur fond de guerre de 40, d'Indochine et d'Algérie, Jérôme Ferrari prend les armes et s'engage totalement. Humaniste amer et lucide, il marche sur les traces de Jean Renoir. Un capitaine mû par une haine méticuleuse et endolorie, un prisonnier respecté pour son grade et son intelligence, et un alter ego oscillant entre l'amour et la vengeance : La Grande Illusion plane sur ces pages flamboyantes, dont la morale désabusée rappelle le «chacun a ses raisons» de La Règle du jeu. (Martine Laval - Télérama du 20 octobre 2010)
Le sixième roman de Jérôme Ferrari met en scène l'affrontement de deux combattants devenus des bourreaux pendant la bataille d'Alger. Un huis clos intense, sans complaisance, servi par une langue incandescente…
La situation, pour un romancier, n'était pas exempte de pièges. La grandiloquence, la théâtralité, et bien évidemment les clichés et les « scènes à faire ». Jérôme Ferrari les évite avec une grande finesse, sans tomber dans la sécheresse…
La langue de Ferrari, sobre, au plus près de la pensée et de la parole, porte le récit et les personnages avec une intensité rare. Pour son sixième roman, il atteint une maîtrise qui l'installe dans les tout premiers rangs. (Alain Nicolas - L'Humanité du 22 octobre 2010)
Avec ce roman magistral, Jérôme Ferrari plonge dans l'enfer de la guerre d'Algérie…
Par-delà le bien et le mal, Jérôme Ferrari renvoie ainsi dos à dos les ennemis d'hier pour mieux évoquer le chemin de croix d'hommes banals, prisonniers de leur faiblesse et de leur mauvaise conscience. "Vous savez ce qu'il en est de la dignité de l'être humain, vous savez ce que valent les hommes, vous et moi compris", assène Andreani à son supérieur hiérarchique. Plongés en enfer, rares sont ceux qui partagent les vertus de ce roman magistral : courage, droiture et intransigeance morale. (Julien Bisson - Lire, octobre 22010)
"Je me souviens de vous, mon capitaine, je m'en souviens très bien, et je revois encore distinctement la nuit de désarroi et d'abandon tomber sur vos yeux quand je vous ai appris qu'il s'était pendu"… Ainsi débute Où j'ai laissé mon âme, de Jérôme Ferrari, long monologue intérieur du lieutenant Andreani à l'adresse de son supérieur, - longtemps admiré, puis méprisé - le capitaine André Degorce, près de cinquante ans après la bataille d'Alger (1957)…
Jérôme Ferrari, auteur de plusieurs romans, dont Un dieu, un animal (Actes Sud, 2009), nous fait cadeau d'un récit lyrique sur "la honte d'être soi-même" et "l'impasse morale". Magistral, dostoïevskien. (Emmanuel Hecht - L'Express, septembre 2010)