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Valérie Zenatti, "Jacob, Jacob"

Posted By: TimMa
Valérie Zenatti, "Jacob, Jacob"

Valérie Zenatti, "Jacob, Jacob"
l’Olivier | 2014 | ISBN: 2823601651 | French | EPUB | 168 pages | 0.2 MB

Jacob est le plus sensible de sa fratrie. Il aime éprouver le vertige sur le pont suspendu de Constantine, la musique, le contact de l'eau. Lorsqu'il quitte l'Algérie pour servir l'armée française en 1944, le foyer souffre de son absence. Sa mère, sans nouvelles depuis des mois, part à sa recherche, prête à tout pour le revoir quelques instants. Elle ignore que son fils vient de débarquer en Provence.

"Le goût du citron glacé envahit le palais de Jacob, affole la mémoire nichée dans ses papilles, il s'interroge encore, comment les autres font-ils pour dormir. Lui n'y arrive pas, malgré l'entraînement qui fait exploser sa poitrine trop pleine d'un air brûlant qu'elle ne parvient pas à réguler, déchire ses muscles raides, rétifs à la perspective de se tendre encore et se tendant quand même."

Valérie Zenatti est l'auteur de En retard pour la guerre, Les Âmes sœurs et Mensonges. Elle est également scénariste et traductrice d'Aharon Appelfeld.
Valérie Zenatti explore ici la mémoire algérienne. Ses adolescents partis se battre dans un pays qu'ils ne connaissaient que dans les livres, ses mères sans nouvelles prêtes à faire le tour des casernes à la recherche de leurs fils, le quotidien loin du front, entre deux langues (le français et l'arabe) et deux cultures (juive et musulmane), le deuil enfin, qui résonne différemment en chacun. Un hommage à toutes ces familles algériennes, dont la guerre allait précipiter le déracinement. (Victoria Gairin - Le Point du 17 juillet 2014)

Plus que sur la mémoire collective, Jacob, Jacob s'est construit sur le socle des souvenirs ou objets de famille (une photo, une carte postale…). L'imagination et l'écriture ont fait le reste. Car, ici, le pays des origines, mille fois perdu et retrouvé, c'est la langue française, bousculée, magnifiée, qui se charge de l'inventer…
Un roman étonnant de force, de chaleur, de justesse. (Catherine Simon - Le Monde du 4 septembre 2014)

Le secret de cette écriture sauvage, proche de celle de Laurent Mauvignier, vient d'un grand attachement à l'enfance. Si la romancière a trouvé le ton juste pour dire la cacophonie destructrice qui peut tonner dans une cervelle d'homme en guerre, c'est qu'elle écrit à hauteur d'enfant. Avec cette lucidité impulsive, ce regard à la fois immédiat et distant, cette sensibilité aux goûts, aux formes et aux couleurs des sentiments. Et cette rage dans un écrin d'innocence. (Marine Landrot - Télérama du 1er octobre 2014)

Valérie Zenatti restitue la communauté juive d'Algérie et ses morts pour la patrie. A la croisée du réel et de l'imaginaire…
A partir de ce visage et des souvenirs de sa grand-mère Madeleine, l'auteur d'Une bouteille dans la mer de Gaza brode une superbe tapisserie, ressuscitant, par la grâce de sa langue, au rythme des mélopées arabes, la vie d'une famille juive dans l'Algérie des années 1940 et les combats éprouvants des troupes menées par le général de Lattre de Tassigny. (Marianne Payot - L'Express, octobre 2014)

À travers l'itinéraire de son grand-oncle, juif d'Algérie tué au combat en 1944 dans la forêt des Vosges, Valérie Zenatti entrelace grande histoire et mémoire familiale, d'une guerre à l'autre…
Pour ancrer sa fiction dans le réel, Valérie Zenatti s'est rendue à Constantine pour respirer les lieux qu'a connus Jacob, « sentir sa présence sous ses pas». Son écriture sensible et charnelle restitue les bruits et les odeurs, le goût du citron glacé sur la langue du jeune homme, les couleurs de la ville « ocre et blanche ». Elle fait corps avec lui quand il débarque en France et s'enfonce en terre inconnue, jusque dans une forêt des Vosges où l'irruption brutale de la mort marque la fin de l'innocence. Écrit d'un seul souffle, Jacob, Jacob salue la mémoire des anonymes emportés par le flot de l'histoire en mêlant l'intime et le collectif. (Sophie Joubert - L'Humanité du 6 novembre 2014)

Valérie Zenatti raconte l'épopée d'un jeune Juif de Constantine qui participe au débarquement en Provence. Un roman sensible sur le déracinement…
Ni Jacob ni sa famille, modeste, ne connaissent le sort réservé aux Juifs de l'autre côté de la Méditerranée. Aucun ne sait quel enfer est devenu cette terre, en guerre depuis cinq ans. Et c'est ainsi que part Jacob, dernier fils d'une fratrie de quatre garçons dont l'univers s'arrête à Constantine. D'abord envoyé en Provence pour le débarquement, le jeune homme échoue dans le froid des Vosges avec les tirailleurs maro­cains qui succèdent aux Algériens décimés. De cette injustice, de cette tristesse, de cet arrachement, Valérie Zenatti explore tous les champs de l'humanité…
« Jacob, Jacob » est certes une histoire personnelle liée à l'auteure, mais une vie qu'elle n'a pas connue, une vie qu'elle réinvente et restitue à la ­mémoire, dans un texte très littéraire qui n'a pourtant rien d'affecté. Les lecteurs ont fait leur choix. Les lecteurs ont eu raison. Comme toujours. (Valérie Trierweiler - Paris-Match, juin 2015)

" Ici, le pays des origines, mille fois perdu et retrouvé, c'est la langue française, bousculée, magnifiée qui se charge de le réinventer. " - Le Monde