Jean-Paul Dubois, "Hommes entre eux"
2019 | ISBN: 2879295513 | Français | EPUB | 240 pages | 0.2 MB
2019 | ISBN: 2879295513 | Français | EPUB | 240 pages | 0.2 MB
Paul Hasselbank vient d'apprendre qu'il est gravement malade. Son désir ultime : revoir une dernière fois Anna, la femme de sa vie, partie vivre au Canada. Sur les traces de son amour perdu, il croise la route de Floyd Paterson, un bûcheron vivant reclus dans les bois. Entre ces hommes blessés se noue une complicité aussi puissante qu'inattendue…
Revue de presse
Le livre prend alors définitivement le tour d'une épreuve initiatique qui va tout faire basculer. Jusqu'au dernier acte, d'une brutalité fulgurante, parfaitement inattendu, ouvert à toutes sortes d'interprétation. On brûle de raconter cette histoire jusqu'au bout. Pour tenter de définir le désarroi que l'on ressent, une fois le livre refermé, l'opacité entêtante de cette dernière scène, la multiplicité de ses significations. On s'en gardera, pour ne pas compromettre la lecture de ce texte qui évoque avec une si belle urgence la fatigue de nos civilisations, l'insignifiance des combats et des espoirs humains, l'intranquillité fondamentale de nos vies, mais aussi la beauté du monde, les vertus du silence et de la présence aux choses, la nostalgie d'une sorte de grâce animale, d'une innocence sauvage. L'insouciance, désormais inaccessible, du premier matin. (Michel Abescat - Télérama du 3 janvier 2007)
Dans les étendues glaciales du Grand Nord canadien, le face-à-face étrange de deux hommes qui n'auraient jamais dû se rencontrer : un Toulousain gravement malade et un chasseur de gros gibier au coeur greffé…
C'est un roman magnifique que nous propose Jean-Paul Dubois. L'efficacité et la clarté du style, de la narration, de la construction, une efficacité très américaine, très «harrisonienne», se fond avec bonheur à une psychologie très européenne. L'analyse, fine, subtile des sentiments, conduit à une tension intense qui n'est pas sans rappeler les meilleures pages du Gide de la Symphonie pastorale ou du Nizan de La Conspiration. Étincelant, ce huis clos recroquevillé dans les frimas du Grand Nord canadien nous porte vers les sommets lumineux de la réflexion sur la condition humaine. (Philippe Lacoche - Le Figaro du 4 janvier 2007)
Après les énormes succès de ses deux précédents romans - Une vie française (prix Femina, 2004) et Vous plaisantez, monsieur Tanner (2006) -, Jean-Paul Dubois a visiblement ressenti le besoin de sortir du cadre étriqué de l'Hexagone. Pour l'essentiel, Hommes entre eux se passe en Ontario, aux alentours de North Bay. Au-delà de l'écriture - simple, efficace -, c'est le découpage quasi cinématographique qui frappe avant tout dans ce "roman à l'américaine"…
Ça se lit vite, de manière presque haletante, jusqu'au dénouement…
Mais, enfin, cet Hasselbank qui erre dans le froid canadien comme ces soldats aveugles qui, au temps d'Aguirre, avançaient sur leurs radeaux "dans le noir qui précède la nuit", a quelque chose de vraiment touchant. De vraiment humain. (Franck Nouchi - Le Monde du 19 janvier 2007)
Jean-Paul Dubois avait jadis titré - non sans humour - l'un de ses ouvrages L'Amérique m'inquiète. Le Canada aussi, pourrait-on ajouter à la lecture de son dernier roman, Hommes entre eux. Et plus particulièrement cet Ontario noyé sous le blizzard, où ses deux personnages, un Européen fatigué et un Nord-Américain débordant de vitalité, vont finir par se croiser en un huis clos glacial. Leur seul lien, une femme, qui n'apparaît jamais dans le récit. Avec en filigrane une question éminemment romanesque : la complicité invisible unissant deux hommes ayant connu la même amante n'est-elle pas plus forte que la jalousie mortelle censée les séparer ?
Sur cette trame, notre romancier brosse un tableau dépouillé en rouge et blanc… le récit est fluide et les dialogues sonnent juste. On lit d'une traite ce roman d'une redoutable homogénéité… (Jérôme Dupuis - L’Express du 25 janvier 2007)
Dubois se régale - et nous aussi - de personnages secondaires excessifs (un patron de motel parano, un naturaliste richissime qui mise sur les luttes d'Ultimate Fighting, un combattant primaire qui tue des chiens à coups de poing) et a composé là une symphonie duale, cruelle et désespérée, dont on ressort comme apaisé. Un roman qui porte en lui sa violence inassouvie et qui requinque, voilà un antidote rare au vacarme du monde moderne. (Gilles Pudlowski - Lire, février 2007)