"Carnets de bord" s’appliquerait bien à toute la discographie du chanteur. On y verrait surtout dans ces dernières pages si fragiles, celles où l’artiste suivant un mûrissement inexorable prend du poids et s’enlise dans le convenu, un Bernard Lavilliers revigoré par la marée montante d’un océan Pacifique.

La légende raconte que Serge Gainsbourg s'est décidé à écrire après avoir vu Boris Vian sur scène. Tant mieux. La chanson française a rarement connu un auteur/compositeur/interprète aussi atypique et talentueux que l'homme à la tête de chou. Il sera l'artiste de sa génération le plus demandé par ses confrères : Les frères Jacques, Hugues Aufray (qui chantent dès 1960 "Le Poinçonneur des Lilas"), et surtout ses consoeurs : Juliette Gréco (créatrice de "La Javanaise"), Petula Clark, France Gall, Brigitte Bardot, Vanessa Paradis… Que de chemin parcouru entre le titre qui le révéla au grand public en 1959 : "Le Poinçonneur des Lilas" et son dernier album conceptuel You're Under Arrest de 1987 ! Entre Gainsbourg et Gainsbarre ! Ce live, enregistré à l'automne 1985 au Casino de Paris, par Dominique Blanc-Francard (qui réalisera quatre ans plus tard celui de Dutronc dans cette même salle) est d'ailleurs plus Gainsbarre que Gainsbourg, avec 13 titres sur 19 postérieurs à 1970. C'est bien évidemment le dernier album de l'époque qui est à l'honneur avec quatre chansons : "Love on the beat" (titre de ce dernier opus), "Sorry Angel", "Harley Davidson of the Beach" et le sulfureux "Lemon Incest" (dont la version studio a été enregistrée avec sa fille Charlotte) qui s'inspire d'un morceau de Chopin. On découvrira également quelques grands classiques des années 60 revisités comme "La Javanaise" (1962), "L'Eau à la bouche" (1960) ou "Bonnie and Clyde" qu'il enregistra avec Brigitte Bardot en 1968. Côté curiosité, signalons "Dépression au-dessus du jardin" qui figurait sur l'album écrit pour Catherine Deneuve ("Souviens toi de m'oublier" en 1981).

Après la séparation des JAM fin 82,le dandy Paul Weller fit appel au claviériste Mick Talbot(ex DEXY'S MIDNIGHT RUNNERS),à DeeC.Lee l'ex choriste de WHAM et futur épouse de Weller et auditionna un jeune batteur de 17 ans Steve White pour former son nouveau combo THE STYLE COUNCIL.En 1983 sortirent leurs premiers singles "Speak like a child","Long hot summer"et" Solid bound in your heart"(initialement prévu comme le dernier des JAM),tous se placèrent dans le top 15 en GB.C'est en mars 84 que parut le magnifique,l'immense le sublissime CAFE BLEU et sa pop jazzy teintée de soul qui fut en total contre courant avec l'ambiance musicale de l'époque(new wave).Enregistré à Paris ce disque résume à lui seul le classicisme anglais et le raffinement à la française avec des titres tels que "Blue café"(divine ballade instrumentale),"The paris match"(interprété par Tracey Horn d'EVERYTHING BUT THE GIRL),"My ever changing moods"(ici dans une autre version que le single(#5 en GB)… Les points négatifs (oui quand même!) sont "A gospel et Strength of your nature" sorte de pseudo rap vraiment dispensable,cela n'empêcha pas l'album de finir à la seconde place des charts de nos amis d'outre manche.

Pour son neuvième album Kaf Gong Reggae enregistré à Kingston, le groupe réunionnais Baster a momentanément laissé de côté le sega qui a fait sa réputation au-delà de l?océan Indien pour se mettre à l?heure du reggae. Parti à Kingston sans le reste de son groupe, Thierry Gauliris, le chanteur-leader de Baster, est le premier artiste réunionnais à avoir franchi le pas du mythique studio Tuff Gong, appartenant à la famille de Bob Marley, pour y enregistrer un nouvel album. Epaulé par des musiciens qui accompagnent habituellement quelques pointures du reggae telles que Burning Spear ou Ziggy Marley, il revisite d?anciennes chansons du répertoire de Baster en les accommodant à la sauce musicale jamaïcaine.

Ernest Ranglin est un guitariste né en 1932 à Manchester (Jamaïque), qui a évolué dans différents styles musicaux, dont le jazz, le ska et le reggae avec un tel talent qu'on a pu lui discerner le titre de « patriarche de la musique jamaïcaine » l se révéla très tôt prodige de la guitare et tourna au Bahamas, comptant dans son groupe un certain Monty Alexander. Il devint connu sur la scène internationale dès 1964 par des albums comme Wranglin et Reflection. Ernest fut aussi un des précurseurs du ska - Shuffling Bug (1959) enregistré avec Clue J & His Blues Blasters - et du reggae ; il est ainsi connu pour avoir donné naissance aux arrangements de My Boy Lollipop interprété par Milli Small, un grand succès commercial en Angleterre en 1964 et qui devait devenir un standard du ska[2]. Recconnu par ses pairs et par les producteurs, il fut l'un des premiers artistes à signer sous le label de Chris Blackwell. Une oreille magique et virtuose pour les progressions harmoniques, Ernest excelle dans les solos de guitare. Spontanée, généreuse, passionnée, sa musique est, à l'instar d'un Django Reinhardt ou d'un Billy Rogers, jouée avec le cur : il 'chante' la guitare. Bien qu'il puisse jouer avec virtuosité ska, reggae, calypso et blues, son domaine de prédilection reste le jazz

Winston Mac Anuff, compositeur et voix légendaire du reggae roots jamaïcain surnommé le dread électrique Winston Mc Anuff fils de pasteur commence à chanter tout naturellement à l'église ; c'est à Kingston dans ce nouvel environnement urbain qu'il commence à composer ces premiers morceaux pour notamment Dennis Brown et sort son premier album en 1978. Après cinq albums et quelques tournées mondiales il s'attache à la formation musicale de ses enfants (un est batteur l'autre DJ et le dernier chanteur). Début 1999 la flamme repart avec des collaborations tel que Mad Professor ou le dubber d'Improvisator dub. La rencontre surprenante avec Camille Bazbaz lors d'un concert au New morning à Paris donnera naissance à l'incroyable album "A drop" une merveille de groove et de finesse, mélange subtil de reggae et de soul.

Heureusement que le label parisien Makasound existe. Heureusement qu'ont pu s'organiser des sessions live entre le chanteur Winston McAnuff et divers musiciens. Sinon, l'album Paris Rockin' n'existerait pas, et ce serait plus que dommage. Un disque talentueux, onze titres teintés de soul, de reggae, avec de forts accents du bitume parisien.
Tout commence avec l'initiative d'R.Wan (chanteur de Java) qui lance l'idée d'enregistrer avec l'aide de Makasound des sessions live avec le chanteur Winston McAnuff (qu'on a essentiellement découvert en France lors de sa collaboration avec Camille Bazbaz sur l'album "A drop") et l'accordéoniste de Java, Fixi. Viennent ensuite les travaux d'arrangements et de mixage ; on retrouve alors -M- à la guitare sur pas moins de neuf titres, ainsi que la présence de The Congos, trio mythique du reggae, ou encore de Cyril Atef (Bumcello) à la batterie. Bref du beau monde sur cette galette pour interpréter onze titres variés; décollage immédiat avec les cuivres de "Rock soul" et "Wandering Drummer Messenger", pour atterir ensuite sur le duo "Paris Rockin'" ou R.Wan vient poser sa voix pour parler de Paris, un titre lent et fort. Au fil des titres la voix de Winston explose, exprime une sensibilité qui balance du reggae à la soul des années 70, toujours originale, toujours profonde. L'originalité du projet ressort grâce à l'accordéon de Fixi qui vient apporter une touche musette/parisienne, éloignant le disque du carcan reggae traditionnel, "Don't play" en étant l'exemple le plus frappant. Humeur dansante avec "Wretched State", soul prenante avec "Roamer", on prend son pied au fil des titres (mon coup de coeur allant à "Ras Child", une force explosive). Un disque ovni basé sur un reggae soul jamais redondant et dont l'homogénéité est surprenante. Un album au mélange réussi, dont la tournée sera sans doute tout aussi surprenante.

Since his debut album Djelys (1993), Tiken Jah Fakoly has become one of Africa’s most powerful musical voices. That is partly thanks to his engaged brand of reggae and social commentary. The Ivorian’s trenchant words, either in his native Malinke or in French, go to the heart of the ills dogging his continent - and the cynical connivance of the West behind them. In 2007, Fakoly released his eighth recording L’Africain.