Le Fanfaron

C'est la Ferragusto (15 août), jour férié en Italie. Tout est désert. Dans son modeste deux-pièces des environs de Rome, Roberto (Jean-Louis Trintignant), jeune et timide étudiant en droit, planche avec zèle sur la différence entre la nullité et l'annulabilité d'un acte juridique, quand tout à coup, dans un crissement de pneus de sa puissante voiture blanche, un escogriffe fort en gueule qui dit s'appeler Bruno Cortona (Vittorio Gassman) s'arrête devant chez lui et lui demande de passer un coup de fil à sa place. Roberto invite plutôt l'individu à monter chez lui - et se retrouve aussitôt entraîné dans une folle équipée à tombeau ouvert sur les routes de l'Italie, où souffle en ce début des années soixante un vent puissant de transformation sociale…

Un des chefs-d'oeuvre de Risi qui n'a pas pris une ride. Porté par Gassman en état de grâce, quintessence du "mâle" italien, séducteur, indélicat, insupportable, drôle et pathétique, le film se déroule de façon picaresque, presque au petit bonheur (il semble d'ailleurs bien plus long que ses 1 H 40). Trintignant est parfait en faire-valoir et quelques séquences (la visite dans la famille du jeune homme, entre autres) sont d'une profondeur inattendue. Portrait d'un homme, d'un pays, d'une époque, un grand film vraiment

Please, no mirror.