(Arte) Le vrai pouvoir du Vatican (2010)

Créé en 1929 par les Accords de Latran signés avec Mussolini, le Vatican, plus petit État du Monde, est une puissance politique active dans l’histoire mondiale. À partir de documents et d’archives du Vatican, tenus secrets jusqu’en 2006 et auxquels le réalisateur Jean-Michel Meurice a pu accéder grâce à une autorisation exceptionnelle, le documentaire retrace le rôle du Saint-Siège sur le cours de l’histoire et précise notamment ses relations avec le communisme, le nazisme et le fascisme.

Commentaire de Michel - Jeu., 4. nov. 2010, 14h42, sur Arte+7 :

Enfin un documentaire juste qui remet les choses dans le contexte : le pouvoir dérisoire du Vatican lors de la guerre, sa condamnation du nazisme, la justesse sur Hitler dès 33, sa survie entre nazis et communistes, le risque d'accélérer les déportation en cas de prise de position, comme cela avait été tenté dans es églises hollandaises. Qu'on est loin des procès et des propagandes (d'origines soviétiques) qui ont falsifié l'histoire par la suite, reprises par des anticatholiques tel que Costa-Gavras et autres révisionnistes. Bravo et merci à Arte et au réalisateur.

C'est un opérateur des Frères Lumière qui a saisi les premières images en mouvement d'un pape : Léon XIII, bénissant l'assistance à tour de bras, alors que le sanglant XXe siècle n'a pas encore commencé. De ces cataclysmes en cascade que constituent la Grande Guerre, la révolution bolchévique, la montée des fascismes en Europe, émerge la figure controversée de Pie XII, centrale dans cette première partie, qui s'est abstenu durant la Seconde Guerre mondiale de condamner les persécutions contre les juifs. Un silence, plaident les historiens du Vatican, qui s'explique en partie par la hantise de susciter des représailles contre les populations soumises aux nazis. Ce fut le cas aux Pays-Bas, où la dénonciation par l'évêque d'Utrecht des mesures antisémites accéléra le rythme des déportations, notamment de juifs convertis au catholicisme.









Retour en arrière : en 1931, l'Église reconnaît la toute jeune République espagnole. Mais les massacres de religieux lui font choisir le franquisme, qu'elle cautionnera jusqu'à la fin. La guerre froide offrira en revanche au Vatican l'occasion d'affirmer la dimension universelle du catholicisme et son désir de paix. Jean-Michel Meurice met en lumière les relations de Jean XXIII, architecte de Vatican II, avec Kennedy et Khrouchtchev, l'Ostpolitik de Paul VI et la lutte pour la liberté religieuse derrière le rideau de fer. L'élection à la papauté de l'archevêque de Cracovie Karol Wojtyla, en 1978, va ensuite jouer un rôle décisif dans la dissolution du bloc soviétique…