Germaine Dulac: Trois films de la grande pionnière du cinéma muet (1922-1928)
DVD5 | ISO+MDS | PAL 4:3 | Artwork -> 65 Mb | Total: 119 mins | 4,29 Gb
Score AC3 2.0 @ 384 Kbps (3rd film AC3 4.0 @ 448 Kbps) with French and German intertitles
Genre: Art-house, Experimental | France
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Score AC3 2.0 @ 384 Kbps (3rd film AC3 4.0 @ 448 Kbps) with French and German intertitles
Genre: Art-house, Experimental | France
La Française Germaine Dulac prend une part active, au début du xxe siècle, en tant que cinéaste, journaliste et théoricienne, à de multiples courants intellectuels. Pionnière dans l'effort pour légitimer le cinéma en tant qu'art, elle est l'auteur d'une trentaine de courts- et longs-métrages, de fiction, documentaires ou d'avant-garde. Comme ses confrères des années 1920 – Marcel L'Herbier, Jean Epstein –, elle a connu une longue occultation. Les mouvements féministes des années 1970, la résurgence du cinéma expérimental et les recherches menées sur la période du muet à l'approche de la commémoration du centenaire du cinéma (1995) ont ensuite contribué à rendre justice à son œuvre. La totalité des films retrouvés furent présentés, en 2005, au musée d'Orsay, tandis qu'un colloque international se tenait à la faculté de Nanterre.
DVD includes:
1. La Souriante Madame Beudet / The Smiling Madame Beudet (1922), 38:15, IMDB
2. L'Invitation au voyage / Invitation to a Journey (1927), 40:15, IMDB
3. La Coquille et le clergyman / The Seashell and the Clergyman (1928), 40:50, IMDB
Tout mon effort a été de rechercher dans l’action du scénario d’Antonin Artaud les points harmoniques, et de les relier entre eux par des rythmes étudiés et composés. Tel par exemple le début du film où chaque expression, chaque mouvement du clergyman sont mesurés selon le rythme des verres qui se brisent. Il existe deux sortes de rythmes. Le rythme de l’image, et le rythme des images. Je puis dire que pas une image du Clergyman n’a été livrée au hasard.Germaine Dulac
Représentante au côté de Jean Epstein de l'avant-garde cinématographique des années 1920, Germaine Dulac est également l'une des premières femmes de l'histoire à s'illustrer derrière la caméra. Elle se lance en 1915, faisant oeuvre de pionnère du septième art, se dirigeant dès les début vers l'expérimentation et l'impressionnisme. Art visuel plutôt que simple retranscription filmée d'une pièce de théâtre, le scénario est souvent secondaire à ses yeux dans un film.
C'est à Amiens qu'a vu le jour Charlotte Elisabeth-Germaine Saisset-Schneider, le 12 novembre 1882. Elle est encore célèbre sous le nom de Germaine Dulac (du nom de son mari, Albert Dulac). Fille d'officier, l'enfant suit ses parents de garnison en garnison, mais elle sera bientôt confiée à sa grand-mère qui habite Paris. Passionnée de musique, conquise par les idées féministes et socialistes, Germaine Dulac entre comme journaliste-reporter à "La Française" et à "La Fronde". En 1915, après un séjour à Rome en compagnie de son amie Stacia de Napierkowska, danseuse-étoile de l'Opéra et déjà "étoile" de cinéma, elle décide de se consacrer entièrement à cet art nouveau.
Ayant fondé une petite maison de production, Germaine Dulac tourne coup sur coup quatre films sur des scénarios d'Irène Hillel-Erlanger, dont deux sont interprétés par Napierkowska (Venus Victrix et Dans l'ouragan de la vie, 1916). Le film suivant, Âmes de fous (1917), a apporté à la cinéaste une véritable prise de conscience: "Lumière, pose d'appareil, importance du montage m'apparurent comme des éléments plus capitaux que le travail d'une scène uniquement jouée selon les lois dramatiques".
Son interprète, Eve Francis, servira d'heureux trait d'union avec Louis Delluc, son fiancé. De la collaboration Delluc-Dulac allait naître La fête espagnole, première manifestation effective de l'esprit d'avant-garde cinématographique. Le sujet de Louis Delluc, banal en soi (rivalité de deux hommes pour la conquête d'une femme), était "visualisé" d'une manière impressionnante.
Devant l'incompréhension du public, le producteur Louis Nalpas demandera à Germaine Dulac de réaliser quelques films plus accessibles qui ne constituent pas le reflet exact de sa personnalité.
En portant à l'écran une pièce de Denys Amiel et André Obey, La souriante madame Beudet, Germaine Dulac va donner en 1923 une des oeuvres les plus importantes, les plus achevées et sans doute la plus significative de l'Avant-Garde. Pour exprimer les subtilités psychologiques de son héroïne, la réalisatrice avait fait appel à toutes les ressources de la technique (déformations, surimpressions, ralenti, etc.) et mis en évidence le désir constamment rappelé par elle et ses adeptes : porter au cinéma des sujets intelligents, présenter des êtres humains et leurs sentiments par le truchement de procédés exclusivement visuels. C'était le triomphe de la symphonie visuelle et de l'impressionnisme.
En 1924, c'est Le diable dans la ville, sur un scénario de Jean-Louis Bouquet, avec Léon Mathot, dont l'action se situe au 15e siècle, à propos duquel Germaine Dulac souligne: "Ce sera mon premier film de mouvement. C'est un film de foules, un peu satirique, à tendance un tantinet caricaturale… " (in "Cinémagazine" 9 mai 1924).
Nullement honteuse d'avoir à tourner des films "commerciaux", Germaine Dulac n'en poursuivit pas moins ses recherches expérimentales. La coquille et le clergyman sur un scénario d'Antonin Artaud, provoque un énorme " chahut ": Artaud et les surréalistes détestent ce film, jugé profondément vain, et cette polémique entravera durablement la carrière de Dulac. Elle réalise cependant encore quelques courts-métrages, qu’elle définit dans ses écrits comme du «cinéma pur», de la «musique visuelle». Il s’agit d’adaptations de poèmes de Baudelaire (l’Invitation au voyage, 1927) ou de courtes pièces musicales (Disque 927, 1928), voire de poésie scientifique (Germination d’un haricot, 1928).
Elle se détourne de la réalisation à l'arrivée du cinéma parlant, et entre chez Gaumont en 1931 comme rédactrice adjointe, puis prend en charge l'année suivante un nouveau magazine, France Actualités Gaumont.
Après dix ans de rédaction en chef des Actualités Gaumont, minée par une maladie pernicieuse, Germaine Dulac est morte le 20 juillet 1942, à une époque peu propice à un hommage.
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No More Mirrors.