Gabrielle Wittkop-Ménardeau, "Le nécrophile. Nécropolis"

Dans « Le Nécrophile », Gabrielle Wittkop-Ménardeau plonge le lecteur dans un univers sombre et poétique, à travers le journal intime de Lucien, un jeune homme obsédé par la mort et la beauté des cadavres. Ce récit, écrit à la première personne, explore les pensées et les actes d’un personnage marginal, fasciné par la décomposition et la solitude des cimetières. Lucien y décrit ses errances nocturnes, ses rituels macabres et sa quête d’absolu dans l’éphémère, mêlant lyrisme et horreur. Le texte, d’une prose envoûtante et précise, interroge les limites de l’amour, de la folie et de la transgression, tout en peignant une esthétique de la décadence.

« Nécropolis », qui complète ce diptyque, élargit la réflexion en proposant une méditation sur les villes, les civilisations disparues et la mort comme destination ultime. Wittkop y dépeint des paysages urbains en ruine, des sociétés englouties par le temps, et des figures historiques ou mythologiques confrontées à leur propre fin. À travers une langue riche et évocatrice, l’auteure transforme la mort en un thème à la fois artistique et philosophique, où la beauté côtoie l’effroi.

Ces deux textes, empreints d’érudition et de sensualité morbide, révèlent le talent unique de Wittkop pour mêler l’élégance littéraire à une exploration sans concession des abîmes de l’âme humaine. « Le Nécrophile » et « Nécropolis » forment une œuvre troublante, à la fois répulsive et fascinante, qui questionne notre rapport à la mort et à l’éternité.