Adrien Absolu, "Les disparus du Joola"

Dix ans après le naufrage du Joola, Adrien Absolu se rend en Casamance. Il s’installe à Ziguinchor. Très vite tous ceux qu’il croise lui racontent cette journée de septembre 2002 qui a changé leurs vies, le naufrage, ce que cette catastrophe dit de cette région du Sénégal, magnifique, convoitée, et traversée par de violents soulèvements. Cette histoire commence à le hanter : que s’est-il passé le jour du drame ? comment une telle catastrophe a-t-elle pu arriver ? Aurait-on pu sauver plus de vies ? Qui sont les responsables et comment essayent-ils de ralentir l’enquête ? Qui étaient les victimes ? Il décide d’enquêter. Il lit tout ce qu’il peut trouver, rencontre les survivants, les familles des noyés, tous ceux qui peuvent lui parler de ce seul ferry, naviguant contre toutes les règles, symbole du désintérêt de l’État, de la corruption de beaucoup, d’une négligence terrible. Il nous raconte cette journée de septembre, heure par heure. Il remonte le temps, lorsque le bateau a été construit, affrété, contrôlé et qu’on l’a laissé naviguer malgré tous ses défauts. Il raconte les jours après le naufrage où des hommes, héroïques, ont tout tenté. Et le temps infiniment long pour les familles, privées de vérité, d’un corps à enterrer.
Un jour loin du Sénégal, par hasard, Adrien rencontre la patronne d’une boulangerie-épicerie-tabac, dans un village du Morvan. Hélène a perdu son fils Dominique dans ce naufrage. Il avait 20 ans. L’enquête d’Adrien prend alors un tour plus personnel. Il suit la vie de Dominique, son voyage, ce qui l’a mené sur ce bateau, un garçon de son âge, qui d’une certaine manière lui ressemble tant.
Adrien Absolu nous offre un récit bouleversant comme un espoir de vérité et une stèle pour ceux qui ne sont plus.

Adrien Absolu parcourt le continent africain depuis longtemps, racontant l’histoire de ses villes et de ses hommes. Il est l’auteur d’un récit Les forêts profondes (Lattès, 2016), sur l’épidémie d’Ebola en Guinée. Il a collaboré à la revue Le Tigre aux côtés de Francis Tabouret et Sylvain Prudhomme. Il travaille pour l’AFD et écrit aujourd’hui pour plusieurs revues et journaux notamment pour XXI et Le Point Afrique.