Arnaud-Dominique Houte, "Louis-Napoléon Bonaparte : Le coup d'Etat du 2 décembre 1851"

À quelques mois de la fin de son mandat, Louis-Napoléon Bonaparte provoque un Coup d’État qui va lui permettre de conserver le pouvoir alors que la Constitution lui interdisait de se représenter.
Le récit palpitant du Coup d’État du 2 décembre 1851, date fondatrice et méconnue de notre histoire républicaine.

Extrait
Avant-propos
Quoi de neuf sur le coup d'État ? Disons-le tout de suite : ce livre n'apporte ni révélation fracassante, ni bouleversement historiographique. A quoi bon, en ce cas, encombrer les rayonnages déjà fatigués des librairies ? Je n'ai pas voulu éluder cette question, je pense y apporter trois réponses différentes, trois raisons de publier et, espérons-le, de lire ce livre.
Une originalité d'abord : contrairement à la tendance aujourd'hui dominante, je ne pense pas que le coup d'État se joue à Paris et dans les couloirs de l'Élysée. Il s'y trame, il s'y décide, il s'y développe ; mais j'ai voulu montrer qu'il se noue aussi et surtout en province.
Cela m'a conduit à rappeler que cette histoire ne se résume pas à la biographie de Louis Napoléon. Elle implique des dizaines de milliers d'acteurs dont aucun n'est moins digne d'intérêt que les autres. C'est pour cette raison que j'ai choisi d'accorder une large place aux anecdotes, à ces grains de réel qui permettent d'écrire, non pas «l'histoire» du coup d'État, mais «les histoires» du coup d'État. Qu'il me soit ici permis de remercier Johann Chapoutot qui m'a vivement encouragé dans cette direction.
Ceci au service d'une haute ambition : j'avoue que j'espère intéresser un lectorat moins familier des livres universitaires. Le jeu en vaut la chandelle, car le deux décembre reste une date fondatrice de notre histoire républicaine, un lieu de mémoire trop méconnu aujourd'hui.
Et puisque j'en suis aux aveux, puis-je confesser le plaisir que j'ai pris à écrire ce livre ? Et l'offrir à mes filles, Jeanne et Adèle.

Biographie de l'auteur
Arnaud-Dominique Houte est maître de conférences en histoire contemporaine à Paris IV-Sorbonne. Il est membre du Centre de Recherches en Histoire du XIXe siècle et a notamment publié Le métier de gendarme au XIXe siècle (2010).