Éric-Emmanuel Schmitt, "La rêveuse d'Ostende"

Posted By: TimMa

Éric-Emmanuel Schmitt, "La rêveuse d'Ostende"
Audiolib | 2008 | ISBN: 235641021X | French | MP3 192 Kbps | Lenght: 06:26:00 | 534.8 MB

Pour guérir d'une rupture sentimentale, un homme se réfugie à Ostende, ville endormie face à la mer du Nord. Sa logeuse, la solitaire Anna Van A., va le surprendre en lui racontant l'étrange histoire de sa vie, où se conjuguent l'amour le plus passionné et un érotisme baroque. Superbe mystificatrice ou femme unique ?

Cinq histoires où Éric-Emmanuel Schmitt montre le pouvoir de l'imagination dans nos existences. Cinq histoires suggérant que le rêve est la véritable trame qui constitue l'étoffe de nos jours.

Pistes 1 à 6 : La rêveuse d'Ostende
Pistes 7 à 9 : Crime parfait
Pistes 10 à 12 : La guérison
Pistes 13 à 15 : Les mauvaises lectures
Piste 16 : La femme au bouquet

Revue de presse
L'amour, la vie, la mort… La Rêveuse d'Ostende en dit plus long encore sur les interrogations de l'écrivain-homme de théâtre…
Fiction ou réalité ? Le point d'interrogation restera jusqu'à la toute dernière page, dans un mélange réussi de suspense et d'émotion. Il est aussi question de la lecture, de l'amour, de la mort dans les autres nouvelles, dont «Crime parfait» et «Les mauvaises lectures», qui jouent particulièrement avec les nerfs du lecteur. Encore une fois, Eric-Emmanuel Schmitt réussit à le piéger en beauté. (Delphine Peras - L'Express du 8 novembre 2007 )
Je crois que je n'ai jamais connu personne qui se révélât plus différente de son apparence qu'Emma Van A.
Lors d'une première rencontre, elle ne donnait à voir qu'une femme fragile, discrète, sans relief ni conversation, d'une banalité promise à l'oubli. Pourtant, parce qu'un jour j'ai touché sa réalité, elle ne cessera de me hanter, intriguante, impérieuse, brillante, paradoxale, inépuisable, m'ayant pour l'éternité accroché dans les filets de sa séduction.
Certaines femmes sont des trappes où l'on tombe. Parfois, de ces pièges, on ne veut plus sortir. Emma Van A. m'y tient.

Tout a commencé un timide, frais mois de mars, à Ostende.
J'avais toujours rêvé d'Ostende.
En voyage, les noms m'attirent avant les lieux. Dressés plus haut que les clochers, les mots carillonnent à distance, distincts à des milliers de kilomètres, envoyant les sons qui déclenchent les images. Ostende…
Consonnes et voyelles dessinent un plan, dressent des murs, précisent une atmosphère. Quand la bourgade porte le patronyme d'un saint, ma fantaisie la construit autour d'une église ; dès que son vocable évoque la forêt - Boisfort - ou les champs - Champigny -, le vert envahit les ruelles ; s'il signale un matériau - Pierrefonds -, mon esprit gratte les crépis pour exalter les pierres ; évoque-t-il un prodige - Dieulefit -, je conçois une cité posée sur un piton escarpé, dominant la campagne. Lorsque j'approche une ville, j'ai d'abord rendez-vous avec un nom. J'avais toujours rêvé d'Ostende. J'aurais pu me contenter de la rêver sans y aller si une rupture sentimentale ne m'avait jeté sur les routes. Partir ! Quitter ce Paris trop imprégné des souvenirs d'un amour qui n'était plus. Vite, changer d'air, de climat…
Le Nord m'apparut une issue car nous n'y étions jamais passés ensemble. En dépliant une carte, je fus aussitôt magnétisé par sept lettres tracées sur le bleu figurant la mer du Nord : Ostende. Non seulement les sonorités me captivaient mais je me souvins qu'une amie possédait une bonne adresse pour y séjourner. En quelques coups de téléphone, l'affaire fut réglée, la pension réservée, les bagages entassés dans la voiture, et je m'acheminai vers Ostende comme si mon destin m'y attendait.
Parce que le mot commençait par un O d'étonnement puis s'adoucissait avec le s, il anticipait mon éblouissement devant une plage de sable lisse s'étendant à l'infini… Parce que j'entendais «tendre» et non pas «tende», je me peignais les rues en couleurs pastel sous un ciel paisible. Parce que les racines linguistiques me suggéraient qu'il s'agissait d'une cité «qui se tient à l'ouest», je combinais des maisons groupées face à la mer, rougies par un éternel soleil couchant.


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