Bernard Giraudeau, "Les dames de nage"

Posted By: TimMa

Bernard Giraudeau, "Les dames de nage"
Publisher: Gallimard | 2009 | ISBN: 2070128180 | French | MP3 192 Kbps | Lenght: 05:07:00 | 360.3 Mb

Tout au long de ma vie j'ai aimé les nuques déliées, les femmes comme des gerbes et le secret des graines dans les épis…
Bernard Giraudeau nous embarque, au fil des amours de ses héros, de l'Afrique à l'Amérique du Sud, à la recherche de cet inconnu qui toujours fascine, avec un don irrésistible pour dire le clair-obscur des sentiments. Son regard précis s'exprime dans une prose drue, nette, crue et poétique qui échappe à toute nostalgie et qui rend aux «histoires» rapportées ici toute leur puissante charge de réalité magnifique.

Il y a eu Amélie, le premier amour, le premier corps, le premier continent. Le souvenir dérive et s'embourbe, le goût de l'inconnu demeure : les visages croisés de port en port, entre Afrique et Chili, couleurs, parfums des corps frôlés. Quand il rentre à Paris, le marin amoureux des femmes repart aussitôt, assoiffé d'aventures, vers le monde tel qu'il le rêve.
Je peux voir la canopée comme des vagues immobiles auxquelles seul le vent de la montagne donne une vie de mer sombre. Il traîne des brumes alanguies que le soleil levant finit toujours par enflammer. Au-delà il y a un grand fleuve et bien au-delà la mer, la vraie, l'infinie, qui se dessine parfois comme un trait de lumière pour souligner l'indéfini du ciel. J'aime cet endroit comme une escale de paix. Je suis un égaré ayant décidé de se poser, de rester là dans chaque instant des souffles. J'écoute l'oiseau, un chant sur la page de silence. A la fin du jour il y a celui des voix de la vallée, isolées comme des notes échappées. J'apprends l'attente, celle de l'instant, celle de la pluie, des jours à venir, de la nuit, de la première étoile, celle du feu pour les repas et pour réchauffer les soirs. J'attends sans impatience, en vivant l'instant comme une éternité. Ajouté à ce bonheur, il y a l'inattendu de cette vie là-haut, les coups de vent soudains qui annoncent l'orage. Il y a alors une plainte rugueuse des écorces blessées, un bavardage précipité du feuillage sous les ailes sombres des nuages, et je me régale d'un poignard de feu, derrière les voiles d'eau. Il me semble que ces instants-là ne peuvent finir. Tous les soirs avant la noyade solaire, quand l'ombre du petit sycomore s'étire en géant, je m'assois sur le tronc couché qui barre le sentier. J'ai alors, comme le veilleur, le sentiment de garder un territoire.


Construit de cent récits, comme autant de nouvelles emboîtées, ce roman frappe, une fois encore, par son énergie, le tranchant de son humanité, sa vibration intérieure. Dense, inspiré, il révèle une sensibilité à fleur de peau et un rare talent pour les miniatures…
Les Dames de nage confirme ainsi la singularité de l'univers de Bernard Giraudeau, son sens de l'éphémère et du temps qui brûle, son goût désespéré de la vie. En filigrane perce pourtant, tout au long du livre, une sagesse inédite, un désir farouche d'accéder enfin au bonheur et à la paix. (Michel Abescat - Télérama du 23 mai 2007)

Parce qu'il est désormais un comédien d'escales et un écrivain au long cours, ce Gémeaux bousculé par le cancer prend le temps de musarder dans le passé. Il raconte comment, fuyant Paris sans regret, il a déchiré ses semelles sur la lave noire des volcans, foulé le mica des terres brûlées, traversé le Tocantins, navigué sur le Xingu, participé à des cérémonies chamanistes près de la frontière bolivienne, à des fêtes dogons au Mali, marché contre le simoun d'Iran et le khamsin d'Egypte, mangé du caldou au Sénégal et de la cazuela dans les Andes. Partout, il a favorisé le hasard, qu'il aime «comme la lumière», et comparé la canopée à une mer sombre…
«Les Dames de nage», c'est la chronique vagabonde d'une existence où les femmes ressemblent à des continents, et les pays lointains, à des corps de femmes parfumés aux essences florales. C'est le livre rond d'un homme maigre. Un chant du départ qui sent le vieux chanvre et le calfat des navires. C'est ce qu'on s'écrit pour se donner de la force, et une dernière salve de désir. L'acteur colérique est devenu un raconteur généreux. (Jérôme Garcin - Le Nouvel Observateur du 24 mai 2007)

Les Dames de nage, qui vient de paraître chez Métailié, est un roman, si l'on en croit ce que mentionne l'éditeur. On dirait pourtant une autobiographie. Qu'importe ! C'est surtout un excellent livre, plein de bruit, de fureur, de révolte, de cette tendresse feutrée que l'on camoufle sous une apparente rudesse. Cette belle confession romancée permet à Giraudeau de croiser la voie de ses idoles, les Joseph Conrad, Alexander Kent, Robert Louis Stevenson ou Jack Kerouac. (François Busnel - L'Express du 24 mai 2007)

Il chante l'océan bien sûr, plein de promesses et sur lequel il s'embarquera bien vite. Pour retrouver ses amis, Michel et Diego, l'Afrique et le Chili. Pour découvrir les villages et les ports, capter les couleurs et les odeurs. Et puis il y a aussi les retours à Paris dans le froid et la pluie, avec, en sus, les bouchons et les visages blêmes. Il faut alors repartir, coûte que coûte. Repartir et écouter les histoires des autres, comme celle, sublime, de ce marin travesti. Repartir par peur de l'habitude, et de voir ses rêves s'abîmer sur le bitume. Sans cesse, mais en prenant davantage le temps, Bernard Giraudeau est lui aussi parti défricher les êtres et le monde. En restent de magnifiques histoires qui invitent les terriens que nous sommes à rêver d'horizons maritimes. (Emilie Grangeray - Le Monde du 29 juin 2007) –



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