Pierre-Olivier Lacroix, "Karmas"

Un soir, Nicole Gachet, accompagnatrice sociale à l'association Avenir de soi, se suicide dans d'atroces conditions sous les yeux de son compagnon. Huit ans plus tard, le lieutenant de gendarmerie André Gavois et son adjointe Chloé Moquet découvrent que la sépulture de Nicole a été profanée. L'enquête s'avère complexe et révèle peu à peu le rôle d'une secte installée dans la région.

Elle était là, assise en tailleur dans l'herbe rase, nue, non loin des berges grondantes. Elle avait planté cinq torches d'extérieur en demi-cercle tout autour d'elle, comme pour se protéger derrière un rempart de feu. Édouard Gachet s'approcha, médusé.

Sa femme se balançait d'avant en arrière, en transe, psalmodiant en boucle une litanie à peine perceptible. Il se laissa tomber pour observer la scène au plus près du mur de feu dressé entre elle et lui. De dos, elle se balançait toujours, mais cette fois-ci de gauche à droite, sa peau laiteuse marquée par les ombres, les flammes et la douceur bleutée du crépuscule.

Un soir de juin, dans le paisible village de Champfort, Nicole Gachet, accompagnatrice sociale à l'association Avenir de soi, met fin à ses jours dans des conditions aussi atroces qu'étranges, sous les yeux de son conjoint. Frappée par un mal que personne n'a su diagnostiquer, elle emporte le secret de sa chute avec sa disparition. Huit ans plus tard, au lendemain de la Toussaint, le lieutenant de gendarmerie André Gavois et sa stagiaire Chloé Moquet apprennent que la sépulture de Nicole Gachet a été profanée. Les soupçons se posent d'abord sur la petite délinquance du coin mais le caractère monstrueux et quasi mystique du délit ouvre une piste autrement plus complexe et laisse deviner les contours d'une organisation qui installerait insidieusement son influence dans la région.